Au terme de la grâce présidentielle accordée par Pierre Nkurunziza en fin d’année, près du quart de la population carcérale du Burundi recouvrera la liberté dans les jours qui viennent, dans un geste symbolique qui vise à désengorger les prisons surpeuplées mais aussi et surtout à relâcher l’étau sur les opposants politiques.
Lundi, c’est un premier groupe de 300 prisonniers qui a été libéré de la prison centrale de Mpimba à Bujumbura. A terme, près de 2 500 prisonniers devront recouvrer la liberté. La ministre de la Justice burundaise, Aimée Laurentine Kanyana a organisé une cérémonie pour célébrer cette opération de libération massive de prisonniers.
Elle a déclaré que ces libérations visent en premier lieu à « désengorger les prisons pour permettre à ceux qui y restent de vivre dans des conditions acceptables ». La libération de ces prisonniers permettra également de contribuer à « la consolidation de la réconciliation nationale », a précisé la ministre burundaise lors de cette cérémonie officielle.
Parmi les détenus libérés dans cette première phase, figurent 58 militants d’un parti d’opposition. Ces derniers avaient, pour les moins chanceux d’entre eux, écopé de peines à perpétuité. Ils avaient été arrêtés en 2014 lors d’une opération contre la manifestation qu’ils avaient organisée dans la capitale Bujumbura. Leur libération a donc été accueillie avec joie par leurs proches, mais aussi par leur parti politique.
Pari ailleurs, des milliers de personnes avait été arrêtées puis emprisonnées suite à des procès expéditifs au cours des violentes manifestations hostiles au président Pierre Nkurunziza en 2014 et 2015. La libération d’une partie des prisonniers politiques a été saluée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Ces dernières estiment que la phase la plus délicate a été dépassée, ouvrant la voie à la réconciliation nationale.