Afrique: La tendance pour la finance islamique se confirme

La finance islamique a fait une percée remarquable durant ces derniers mois en Afrique, un constat qui pourrait se confirmer dans les années à venir si les Etats et les entreprises privées continuent à lever des fonds à travers ce canal conforme à la Charia.

Après les émissions d’obligations souveraines de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo en 2016, l’Africa Finance Corporation (AFC), une institution multilatérale spécialisée dans le développement de projets d’infrastructures en Afrique, a réussi une belle opération.

Fin janvier, l’AFC a levé pour sa première obligation conforme aux percepts islamiques, près de 140 millions d’euros. Une  somme qui vient s’ajouter aux quelques 1,2 milliard d’euros déjà émis par les Etats africains durant ces deux dernières années.

L’émission d’obligations islamiques, plus communément appelées Sukuk, vient donc confirmer la tendance: les Etats Africains ont actuellement un penchant vers la Finance Islamique. Longtemps délaissés par les investisseurs internationaux, les Etats Africains, pour la majorité d’entre eux, ont durant plusieurs décennies fait appel uniquement aux organismes financiers internationaux tels que le FMI ou la Banque Mondiale.

Mais depuis peu, les Sukuk connaissent un succès croissant auprès des investisseurs au niveau international. Une tendance qui n’a pas échappé aux Etats africains. Les pays du continent qui ont emprunté à travers ce mode de financement, ont à chaque souscription, dépassé les montants espérés. Cette situation est donc venue renforcer la volonté des gouvernements africains de faire appel à la Finance Islamique.

Le Nigeria, la Tunisie et l’Egypte prévoient ainsi de lancer leur propres émissions obligataires conforment à la Charia dans les mois à venir. Le gouvernement marocain a, pour sa part, octroyé il y a quelques semaines des agréments pour les banques Islamiques. Un décollage qui pourrait fort bien profiter à l’Afrique, si les retours sur investissements sont à la hauteur des émissions obligataires.