Fayez Al Sarraj, le chef du Gouvernement d’Union Nationale (GNA) a entamé jeudi à Moscou une visite officielle dont le but premier est visiblement de chercher une issue à la crise libyenne.
La Russie « est disposée à soutenir l’unification de la Libye et elle souhaite encourager le dialogue entre les autorités rivales qui s’y disputent le pouvoir », a déclaré vendredi le ministre russe des Affaires Etrangères, Serguï Lavrov, après s’être entretenu avec le chef du gouvernement libyen reconnu par les Nations Unies, Fayez Al Sarraj.
« Moscou a confirmé sa volonté de travailler étroitement avec toutes les parties en Libye avec l’ambition de trouver une solution acceptable par tous pour jeter les bases du développement d’un Etat libyen stable, uni, souverain et indépendant », a souligné le chef de la diplomatie russe dans un communiqué.
La Russie est désormais l’un des acteurs-clés de la crise libyenne. Après la visite en janvier dernier du maréchal controversé Khalifa Haftar sur le porte-avion russe, le GNA s’est senti quelque peu marginalisé. En effet, l’Armée Nationale de Libération (ANL), dirigée par le puissant chef militaire Khalifa Haftar a réussi à reprendre d’importantes parties du territoire libyen, ce qui lui a conféré d’importants arguments de négociation.
Mais l’ANL n’a pour l’heure été invitée ni aux discussions de paix ni à une quelconque rencontre parrainée par l’ONU. Ce qui a poussé son chef à aller chercher le soutien de Moscou. En se rendant le 11 janvier dernier sur le porte-avions russe Amiral-Kouznetsov, le général Haftar a donc pris les devants en s’arrogeant de lui même les pouvoirs de négociation sur l’échiquier international.
Pris de vitesse par l’ANL, et face aux tentatives de plusieurs groupes armés libyens qui cherchent à entrer dans le tour de table des négociations, Fayez Al Sarraj n’avait pas d’autre choix que d’effectuer un pas en avant pour se rapprocher de la Russie, tout en adressant un message de bonnes intentions au puissant rival Khalifa Haftar.