Le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi devrait être satisfait de sa visite dimanche en Arabie Saoudite, un déplacement au caractère stratégique qui a notamment permis de mettre un terme au froid qui s’était installé entre le Caire et Ryad depuis près d’un an.
Officiellement, cette visite d’amitié et de travail devait permettre de « renforcer les relations stratégiques » entre les deux voisins. La lutte contre le terrorisme et le redressement de l’économie sont les deux principaux axes sur lesquels se focalisent actuellement les deux pays et leurs dirigeants.
Néanmoins, plusieurs sources proches du dossier ont laissé entendre que l’économie et la sécurité ne sont pas les seuls enjeux de ce déplacement. La Realpolitik a accaparé en effet une bonne partie de l’agenda de cette visite.
Pour les observateurs, le rapprochement entre les deux voisins se veut être une nouvelle occasion pour contrer l’avancée d’autres parties au Moyen Orient. C’est notamment le cas de l’Iran Chiite, ennemi juré de l’Arabie Saoudite et fervent allié de la Russie sur le dossier syrien.
L’Arabie Saoudite avait gelé temporairement sa relation avec l’Egypte du fait justement du rapprochement entre le Caire et Moscou sur le dossier syrien. Ryad ne voyait en effet pas d’un bon œil cette alliance, notamment parce que la Russie est confrontée indirectement à l’Arabie Saoudite dans le conflit syrien.
En entamant un rapprochement stratégique, l’Egypte et l’Arabie Saoudite soldent donc leurs anciens comptes et entrouvrent une nouvelle page de leurs relations au détriment d’autres puissances régionales, en particulier l’Iran chiite.