L’annonce par le président tanzanien John Magufuli vendredi du licenciement de près de 10 000 fonctionnaires étatiques à cause des faux diplômes qui leur ont permis d’accéder à la fonction publique, est confrontée à la résistance de nombreux employés concernés.
« Les 9 932 fonctionnaires recrutés sur la base de faux diplômes ne recevront pas leur salaire du mois d’avril et doivent démissionner immédiatement » a déclaré le chef d’État tanzanien. Cette décision intervient après une enquête gouvernementale qui a débuté en octobre 2015.
Les résultats de cette enquête pointent de nombreux fonctionnaires qui sont accusés d’avoir falsifié des certificats d’examen alors que d’autres auraient présenté des certificats de proches comme étant les leurs.
En annonçant cette vague de licenciements sans précédent vendredi, le président tanzanien a précisé que les fonctionnaires cités devaient démissionner ou seraient poursuivis pour des faits passibles d’un maximum de sept ans de prison. Les démissionnaires seront en outre remplacés le plus tôt possible par des « personnes qualifiées ».
Le président tanzanien a par ailleurs appelé les médias locaux à diffuser la liste des fonctionnaires incriminés afin de les pousser à démissionner. Ces quelque 10 000 fonctionnaires congédiés représentent près de 2% de la masse salariale publique totale en Tanzanie. De ce fait, une partie d’entre eux joue sur ce chiffre pour dénoncer une purge illégale.
De nombreux fonctionnaires licenciés ont ainsi réclamé une révision du dossier. Mais la présidence tanzanienne reste jusqu’à présent ferme sur le sujet. Elle assure qu’aucun compromis n’est possible dans cette affaire.