Les Nations unies ont indiqué que plus de 10.000 personnes ont fui leurs villages dans l’Ouest du Niger après la recrudescence des attaques jihadistes.
« Onze mille personnes (soit 1624 ménages) ont trouvé refuge entre le 14 et le 15 mai 2021 dans la ville de Tillabéri (capitale régionale), dans la localité de Namari Gougou et la commune rurale de Sarkoira », selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Niamey transmis à l’AFP.
« Les déplacements se poursuivent » et des « déplacés se dirigent (même) vers Niamey », mais leur nombre n’est pas encore déterminé, s’alarme Ocha.
La région de Tillabéri située dans la zone dite « des trois frontières » entre Niger, Mali et Burkina Faso, est régulièrement frappée par les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique.
Selon l’agence onusienne, les habitants déplacés viennent de plusieurs localités dont les villages de Zibane-Koira Zéno, Zibane Koira-Tégui, Kofouno et de Gadabo, situés dans l’Anzourou, une zone composée de 24 villages, qui fait partie de l’immense et instable région de Tillabéri (100.000 km2).
Selon l’ONU, au 31 janvier 2021, les violences avaient déjà contraint 100.000 personnes à quitter leurs villages dans la région de Tillabéri. Plus de 300 écoles (totalisant 22.000 élèves) sont fermées et 30.000 personnes sont privées de soins en raison de la fermeture de centres sanitaires.
Par ailleurs, le Gouverneur de la région de Tillabéri, M. Ibrahim Tidjani Katiella, sur instruction du chef de l’Etat, a effectué une visite aux déplacés pour cause d’attaques terroristes dans la commune d’Anzourou, localité située à 57,2 km de la ville de Tillabéri, et leur assurer que ’’des patrouilles opérationnelles sillonnent tous les villages pour sécuriser les personnes et leurs biens, et pour marquer la présence de l’Etat’’.
M. Ibrahim Tidjani Katiella a déclaré lors de cette visite que ‘’la commune de Anzourou a été le théâtre de plusieurs attaques terroristes occasionnant le déplacement massif des populations, particulièrement des femmes et des enfants’’.
Suite à ces déplacements, a-t-il affirmé, ‘’nous sommes venus leur apporter le soutien du Président de la République Mohamed Bazoum, celui du Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou et du Gouvernement, pour leur dire que nous sommes de cœur avec eux et que ce déplacement ne doit pas perdurer et que l’Etat prendra toutes les dispositions pour que ces populations regagnent leurs villages respectifs’’.