L’Adli, l’Association tunisienne pour la défense des libertés individuelles, a émis de vives inquiétudes quant à la situation des droits au cours du premier semestre 2023, selon un communiqué diffusé lors d’une conférence de presse à Tunis. L’association a vivement critiqué la détention prolongée des prisonniers politiques, soulignant que certains étaient en prison depuis trois mois.
L’Adli a également dénoncé la décision du juge d’instruction rendue le 17 juin, qui interdisait aux journalistes de commenter l’affaire du prétendu « complot contre la sûreté de l’État », qualifiant cette décision de « précédent grave ». De plus, l’association a souligné que les 57 magistrats révoqués depuis le 1er juin n’avaient pas encore été réintégrés, malgré la décision du tribunal administratif suspendant l’exécution de leur révocation.
La conférence a également été l’occasion pour l’Adli de présenter son rapport sur la « réalité des droits et des libertés en Tunisie au cours des six derniers mois ». Elle a notamment mentionné les incidents ciblant les migrants subsahariens. En mai dernier, des jeunes Tunisiens armés de bâtons et d’armes blanches ont attaqué la maison d’un immigré à Sfax, entraînant la mort d’un migrant de 30 ans et blessant cinq autres personnes.
Les autorités tunisiennes n’ont pas encore commenté ces événements, alors que le président Kais Saied réaffirme régulièrement que « toutes les libertés sont garanties dans le pays conformément à la Constitution et aux accords internationaux ».
En réaction à un communiqué du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, exprimant sa préoccupation face aux restrictions croissantes de la liberté d’expression, le ministère tunisien des Affaires étrangères a demandé au Bureau du Haut Commissaire d’être « neutre et objectif » et de ne pas émettre de positions en décalage avec la réalité.