L’ambassadeur d’Algérie à Bamako a été convoqué mercredi par le ministère malien des Affaires étrangères en raison d’ « actes inamicaux » et d’ « ingérence » présumée d’Alger dans les « affaires intérieures » du Mali, selon une annonce du ministère.
La convocation fait suite à des reproches concernant des réunions de l’ambassadeur avec des séparatistes touareg, sans la participation des autorités maliennes. Le Mali a vivement protesté contre ces actions qualifiées d’inamicales, perpétrées par les autorités algériennes sous le prétexte du processus de paix au Mali, indique un communiqué ministériel.
Depuis la fin août, le nord du Mali connaît une recrudescence des hostilités entre les groupes armés touareg et l’armée malienne, après huit années de relative stabilité. Les tensions portent sur le contrôle du territoire et des installations militaires laissées par les Casques bleus de l’ONU, présents depuis 2013 et retirés suite à l’arrivée au pouvoir des colonels en 2020.
Bamako critique les rencontres récurrentes en Algérie, sans information ni implication des autorités maliennes, avec des individus hostiles au gouvernement malien et certains mouvements signataires de l’accord de 2015, choisis parmi les soutiens présumés des terroristes.
Ces actions sont jugées susceptibles de nuire aux relations avec Alger. Des chefs de groupes séparatistes touaregs séjournent actuellement en Algérie, tandis que l’influent imam malien Mahmoud Dicko a été reçu à Alger par le président Abdelmadjid Tebboune.
Le gouvernement malien considère ces agissements comme une ingérence dans ses affaires intérieures et invite l’Algérie à privilégier la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour les échanges étatiques avec les partenaires du Mali.