Sahel : Les accusations de soutien algérien aux groupes terroristes alimentent la tension régionale

Les services de sécurité algériens sont fréquemment accusés d’alimenter et de soutenir des groupes terroristes opérant dans le Sahel, une question sensible souvent soulevée par les analystes et les experts de la région.

Les accusations s’appuient sur des allégations selon lesquelles certains membres des services de sécurité algériens faciliteraient le passage de combattants et de matériel terroriste à travers le territoire algérien, permettant ainsi aux groupes jihadistes opérant au Mali, au Burkina Faso, en Libye et au Niger de renforcer leurs liens et de mener d’attentats et des attaques dans la région du Sahel.

Des organisations telles qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) bénéficieraient, selon certains rapports, de complicités locales dans les régions frontalières, facilitant leur accès à des caches d’armes et leurs déplacements à travers les frontières de ces pays et de l’Algérie.

La chute de Kadhafi en 2011 a exacerbé la situation sécuritaire dans la région. En raison de sa proximité géographique et de ses intérêts stratégiques, Alger a joué un rôle ambigu dans cette crise. Bien qu’elle ait officiellement soutenu le processus de paix libyen et affirmé son opposition à l’ingérence étrangère, certains experts estiment que le pouvoir algérien n’a pas fait suffisamment pour empêcher l’exportation d’armes et de combattants jihadistes depuis la Libye, lesquels ont traversé les frontières pour rejoindre des groupes terroristes opérant dans le Sahel.

Selon d’autres observateurs, certains clans au sein de l’armée pourraient avoir vu dans les groupes jihadistes un moyen de créer un équilibre des forces dans la région, soutenant des acteurs de l’instabilité.

Dans ce contexte régional, une force conjointe de 5 000 soldats, réunissant les armées du Niger, du Burkina Faso et du Mali, devrait bientôt être déployée. Cette initiative, lancée par l’Alliance des Etats du Sahel (AES), vise à répondre collectivement à l’insécurité qui frappe cette zone depuis plusieurs années.