Afrique du Sud : Les Etats-Unis suspendent leur coopération militaire en raison de tensions croissantes

Washington a annoncé la suspension de l’assistance militaire et de la coopération avec la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), marquant un nouveau déclin dans les relations entre l’Afrique du Sud et les Etats-Unis d’Amérique.

Dans un développement significatif, Washington a révélé cette décision par le biais d’un mémo, encore classifié, qui date du 13 mars. Selon ce document, le Département d’Etat américain a détaillé la mesure, conforme à un décret exécutif signé par l’ancien président Donald Trump.

La directive, adressée à Aaron Harding, directeur financier de l’Agence de coopération en matière de sécurité de la défense (DCSA), ordonne l’arrêt immédiat de toute aide étrangère et assistance militaire à l’Afrique du Sud. Cela inclut la suspension de programmes clés tels que l’Enseignement et la Formation Militaires Internationaux (IMET), le Financement Militaire Etranger (FMF) et les Ventes Militaires Etrangères (FMS). Le mémo précise également que tout personnel militaire sud-africain actuellement aux Etats-Unis pour des formations ou des études doit être renvoyé chez lui dans les plus brefs délais.

« Veuillez vous assurer que cette directive soit largement diffusée auprès des responsables des programmes du Département de la Défense et des autres parties prenantes afin de garantir que nous répondons à cette instruction dès que possible », indique le document. La note précise également que toutes les opérations de maintien de la paix bilatérales et multilatérales impliquant l’Afrique du Sud doivent être suspendues, sans qu’aucun nouvel accord ou modification des accords existants ne soit autorisé.

Bien que l’étendue exacte de la coopération militaire de l’Afrique du Sud avec les Etats-Unis ne soit pas clairement précisée, la lettre mentionne plusieurs domaines de préoccupation, notamment les obligations financières liées aux opérations de maintien de la paix et à l’aide militaire fournie.

Cette dernière décision intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre Washington et Pretoria. Les tensions se sont intensifiées depuis l’arrivée de l’administration Trump, exacerbées par la position neutre de l’Afrique du Sud sur l’invasion russe de l’Ukraine.

De plus, le président Trump avait émis un décret exécutif réduisant les financements du Plan d’Urgence du Président pour la Lutte contre le Sida (PEPFAR), ce qui a eu un impact de 17 % sur le budget annuel de la lutte contre le Sida en Afrique du Sud.

La relation a également été compliquée par l’action juridique de l’Afrique du Sud contre Israël, l’accusant de génocide devant la Cour internationale de justice, une démarche publiquement opposée par le président Trump. L’ambassadeur sud-africain aux Eats-Unis, Ibrahim Rassol, a également été déclaré persona non grata.

Le parti sud africain au pouvoir, l’ANC, affirme qu’il ne se laissera pas intimider par les Etats-Unis.

Le pays s’est appuyé sur des partenariats internationaux pour renforcer ses capacités de défense, notamment avec l’Algérie, qui étend son influence en Afrique.