L’état de grâce aura été de courte durée pour le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keïta, confronté actuellement au regain du terrorisme, au revirement des touaregs et aux dissensions au sein de son armée.
IBK a été contraint ,le 1er octobre, d’écourter sa visite officielle en France qui devait durer plusieurs jours.L’attentat à la voiture piégée le 29 septembre dernier à Tombouctou est significatif. Loin d’être anéantis, les groupes armés se sont réorganisés dans le sud de la Libye et à l’extrême nord du Niger .Ce problème a été soulevé lors du séminaire « Le Maghreb et son Sud » organisé à Paris à la fin du mois dernier par l’IFRI (Institut français de relations internationales).
A rappeler que l’Agence mauritanienne de presse a annoncé la nomination par Al-Qaïda au Maghreb Islamique de nouveaux chefs pour ses unités combattantes pour remplacer ceux tués par l’intervention franco-africaine. L’attentat de Tombouctou, survenu quelques jours après cette annonce, constitue pour ces nouveaux chefs un début de leurs attaques au Mali.
Cet acte terroriste ne devrait pas être le dernier. L’autre dossier, crucial pour le président malien, mais également pour l’avenir du pays, est la rupture la semaine dernière par les Touaregs des pourparlers avec Bamako. La revendication des Touaregs de l’indépendance ou d’une autonomie de Azawad, trouve son opposition par les Maliens du sud .Ce qui place le nord dans une situation explosive. Plusieurs accrochages ont failli mettre le feu aux poudres dimanche dernier avant que le calme ne soit rétabli.
Enfin, les dissensions au sein de l’armée ont resurgi après que de jeunes sous-officiers de l’entourage du capitaine putschiste Amadou Sanogo ont pris les armes à Kati, la caserne où s’était replié cet officier. Ils sont frustrés d’avoir été « oubliés » dans la récente distribution des grades cet été, alors que celui qu’ils soutenaient, le capitaine Sanogo, a été promu au grade de général.