Les Nations unies estiment à plus de 3 millions le nombre de personnes qui ont fui leur domicile dans les pays du Sahel, soit le double de ce qu’il était il y a un an à peine. Plus de 20 millions des habitants de la région sont en insécurité alimentaire.
Les personnes déplacées se retrouvent entre le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria et le Sénégal. La principale raison de l’aggravement de ce déplacement de personnes est la présence de Boko Haram. Plus d’un million de Nigérians ont ainsi quitté leur ville pour une autre. Le conflit dans le nord du Mali est aussi un facteur aggravant. Ces personnes déplacées sont vulnérables et leur déplacement à des répercussions sur les populations de leur localité d’accueil, elles-mêmes souvent déjà confrontées à des situations de sécurité alimentaire très difficiles. Les Nations unies estiment que plus de 20 millions d’habitants de la région sahélienne sont en insécurité alimentaire. Plus grave encore, l’aide internationale mobilisée est loin de suffire. L’ONU n’a reçu que 22% des 2 milliards de dollars qu’elle a réclamés cette année et les fonds obtenus ne permettent même pas d’aider la moitié de ces 20 millions de personnes. La menace sécuritaire constitue en plus un obstacle à la distribution de l’aide alimentaire disponible.
Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) a ainsi dû suspendre temporairement en mars ses distributions de nourriture aux déplacés et aux réfugiés faute de ressources avant de réduire la taille des rations distribuée en juin et en septembre. Selon la représentante de l’agence onusienne en Mauritanie Janne Suvanto, si des ressources supplémentaires ne sont pas rapidement mobilisées, le PAM pourrait arrêter ses distributions à partir d’octobre.