La décision du président algérien Abdelaziz Bouteflika de dissoudre le DRS, l’ancien service de renseignements qui étaient dirigé jusqu’à septembre dernier par le puissant général Toufik, reflète l’ampleur des règlements de compte qui se poursuivent au sommet de l’Etat algérien.
Dans un décret présidentiel non publié, le chef d’Etat algérien a mis fin, lundi 25 janvier, au tout puissant service secret algérien, considéré jusqu’à très récemment comme un « Etat dans l’Etat ».
Pour les spécialistes, cette démarche inconcevable il y a quelques mois seulement, est la conséquence du bras de fer entre les hauts gradés du DRS, restés fidèles au général Toufik, et le cercle proche du président Bouteflika, cloué sur une chaise roulante par la maladie.
Le Département des Renseignements et de la Sécurité (DRS), dirigé pendant près de 25 années par le général Mohamed Mediene, dit Toufik, avait de larges prérogatives. Il était notamment en charge d’une mission très décriée de police politique, qui faisait de lui un service au-dessus de tout contrôle étatique.
En annonçant cette dissolution, le président Bouteflika a, par la même occasion, décidé de créer un nouvel organisme, placé directement sous son autorité : le Département de la Surveillance et de la Sécurité (DSS).
Si cette décision est considérée par certains comme une nouvelle mesure en vue de limiter l’influence de l’armée dans la vie politique algérienne, d’autres par contre n’y voient qu’un simple changement de sigles et de personnes. Le général Toufik ayant été remplacé par le général Tartag, connu pour être plus proche de Saïd Bouteflika, le frère du chef de l’Etat. Des médias algériens n’ont pas hésité à commenter: DRS ou DSS, c’est kif-kif.
Le cercle proche du président Bouteflika a entamé depuis août 2015, une purge dans les services secrets. Il a notamment limogé plusieurs hauts gradés qui occupaient des postes stratégiques au niveau des institutions étatiques du pays et jeté d’autres en prison sous diverses accusations. Ces manœuvres, dont beaucoup n’ont pas été divulguées, alimentent les inquiétudes des algériens sur l’avenir politique du pays, au moment où une guerre de succession sourde se déroule autour d’un président paralysé par la maladie.