Le gouvernement tunisien a aboli jeudi une circulaire qui interdisait le mariage des tunisiennes avec des personnes de confession autre que l’Islam, une avancée majeure en Tunisie qui marque quasiment une exception à ce niveau dans le monde arabe et musulman.
Tous les textes liés à l’interdiction du mariage d’une tunisienne avec un étranger, à savoir la circulaire du 5 novembre 1973 et tous les documents législatifs rattachés à cette circulaire, ont été annulés par le gouvernement.
Le ministère de la Justice avait envoyé en début de semaine une circulaire à toutes les administrations, annonçant prochainement l’abrogation des différents textes qui empêchaient l’union d’une tunisienne avec un non musulman.
L’annulation de ce texte de loi fait suite au souhait du chef de l’Etat, qui le 13 août dernier, jour de la fête de la femme en Tunisie, avait promis d’abroger ce texte en adressant une demande dans ce sens au gouvernement.
Cette décision a été très applaudie par les organisations de défense des droits de la femme ainsi que par les mouvement pro-réformistes. Ces derniers ont, en outre, lancé un appel aux autres pays du Maghreb afin d’abolir les législations similaires afin de donner plus de liberté à la Femme.
La décision du gouvernement tunisien intervient quelques jours seulement après la proposition du président Béji Caïd Essebsi d’établir l’égalité en héritage entre les hommes et les femmes.
Mais cette dernière proposition a provoqué une levée de boucliers des conservateurs et des islamistes, non seulement en Tunisie, mais également dans d’autres pays musulmans.
Leur argument est que la question de l’héritage est définitivement consignée dans le Coran et que, de ce fait, elle ne peut faire l’objet d’aucune réforme ou révision.