L’un des résultats diplomatiques du dernier sommet UA-UE d’Abidjan, a été la rencontre très médiatisée entre le roi du Maroc, Mohammed VI et le président sud-africain Jacob Zuma, qui ont convenu de redynamiser leurs relations après des années de brouille à cause de l’affaire du Sahara.
Estimant que le Maroc et l’Afrique du Sud constituent deux pôles importants de stabilité politique et de développement économique, à l’extrême nord et à l’extrême sud du continent africain, les deux chefs d’État avaient décidé de relever la représentation diplomatique entre Rabat et Pretoria par la désignation d’ambassadeurs.
Si ce rapprochement s’inscrit en droite ligne de la nouvelle politique africaine du Maroc, il fait tout aussi bien les affaires de l’Afrique du Sud, qui a visiblement reconsidéré sa position à l’aune du rôle prépondérant que le Maroc joue en Afrique depuis son retour au sein de l’Union africaine (UA) en janvier dernier.
Surtout que ce rôle est appelé à connaître plus de densité avec la prochaine adhésion du Royaume à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cette analyse transparaît clairement dans les propos de Jacob Zuma, lorsqu’il a confié dimanche, dans une interview publiée par le quotidien sud-africain News24 : «le Maroc est un pays africain avec lequel nous avons besoin d’avoir des relations».
Le président sud-africain a aussi rappelé le respect particulier que vouait Nelson Mandela au Maroc pour son soutien au peuple sud-africain et à l’ANC durant sa lutte contre le régime d’apartheid.
Les Marocains « nous ont beaucoup aidés», a indiqué le président Zuma, ajoutant : «C’est pour ces raisons que Mandela a senti, après sa remise en liberté (en 1990), qu’il était nécessaire de se rendre au Maroc pour remercier les Marocains».