Dans le sillage du sommet de la CEDEAO qui s’est tenu Abuja la semaine passée, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a déclaré que le Franc CFA allait progressivement être délaissé dans les pays de la Communauté économique d’Afrique de l’Ouest à partir de 2020 au profit d’une nouvelle monnaie commune.
Cette annonce a été la première du genre puisque aucun autre chef d’Etat n’a fait une déclaration pareille depuis la tenue de la 52eme session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO.
D’après le président burkinabé, l’adoption de cette monnaie par les Etats de la CEDEAO devra répondre à de nombreux critères. En effet, seuls les pays ayant de solides bases monétaires et économiques pourront commencer à battre la nouvelle monnaie en 2020.
Pour les autres pays ayant encore besoin de structurer leur cadre légal et monétaire, ils pourront débuter l’utilisation de cette nouvelle monnaie une fois qu’ils se seront conformés au processus d’intégration de la devise unique Ouest Africaine.
Cette tendance s’inscrit en droite ligne de la nouvelle dynamique économique et monétaire qui a commencé à émerger en Afrique subsaharienne depuis quelques mois. Les rangs des défenseurs du Franc CFA, contrôlé et jugulé par la France, s’amenuisent petit à petit, laissant place à de nouvelles figures médiatiques ayant pour ambition l’instauration d’une nouvelle monnaie économique régionale unique.
Les défenseurs d’une nouvelle monnaie se basent sur l’aspect anachronique, voire non légitime du Franc CFA. D’après eux, le Franc CFA représente un vestige économique du colonialisme français. Il convient donc de s’en débarrasser afin de pouvoir réguler les économies ouest africaines de l’intérieur.