Deux jours après la mort de quatre Casques bleus dans l’explosion d’une mine artisanale dans le centre du Mali, faisant suite à une succession d’attaques similaires, l’ONU a estimé que le gouvernement perdait chaque jour un peu plus de terrain face aux groupes djihadistes.
Dans son dernier rapport sur le Mali rendu public vendredi, l’organisation onusienne affirmé que l’insécurité au Mali « continue de se développer et gagne de façon progressive le centre du pays ».
Ce rapport intermédiaire précise que l’accord d’Alger, signé en 2015 et censé rétablir la sécurité et la paix dans le Nord, est devenu caduque, puisque les principaux signataires ont perdu une grande partie de leurs capacités d’influence politique et militaire.
Les experts onusiens ayant participé à la rédaction de ce rapport ont ainsi précisé que des représentants des groupes armés, Plateforme et CMA, impliqués dans l’accord de paix avec le gouvernement de Bamako, ont constaté un « déclin progressif de leur influence dans des zones qui étaient traditionnellement sous leur contrôle direct ou indirect ».
Ce rapport onusien très critique envers le gouvernement malien, fait suite à un avertissement lancé début février par l’ONU en vue de pousser l’Exécutif malien à appliquer les engagements pris dans le cadre de l’accord de Paix de 2015.
A ce stade, les Nations Unies disent n’avoir constaté aucune sanction prise par Bamako contre un individu ou une entité signataire de l’accord pour tenter de changer la donne.