L’armée égyptienne a annoncé mercredi qu’au moins trois soldats égyptiens et 30 djihadistes avaient été tués, la semaine dernière, dans des affrontements dans le Sinaï, confirmant l’ampleur de la campagne antiterroriste menée par le gouvernement contre les groupes islamistes armés, avec toutefois des conséquences douloureuses sur la population dans cette région.
Nasser Abou Zaqoul, chef d’un groupe terroriste du centre du Sinaï, figure parmi les 30 djihadistes éliminés, ajoute l’armée dans un communiqué, précisant que « 173 terroristes » ont été arrêtés au cours de ces opérations.
D’après les chiffres fournis par l’armée, quelque 200 terroristes et au moins une trentaine de militaires ont été tués depuis le lancement, le 9 février dernier, de l’opération antiterroriste « Sinaï 2018″.
Ordonnée par le président Abdel Fattah al-Sissi au mois de novembre dernier, cette campagne faisait suite à une série d’attaques revendiquées par l’organisation terroriste de l’État islamique (EI) contre les forces de sécurité et des églises coptes, qui ont fait des dizaines de morts.
Toutefois, l’intervention musclée de l’armée dans le Sinaï a fait réagir l’organisation Human Rights Watch, pour qui cette guerre place les plus de 400 000 habitants de quatre villes du nord-est du pays dans une situation d’urgence humanitaire.
« Une opération antiterroriste qui met en péril la circulation de biens essentiels pour des centaines de milliers de civils est illégale et n’endiguera de toute évidence pas la violence », s’est indigné HRW dans un communiqué publié lundi.