Au Mali, les électeurs ne se sont pas bousculés pour voter dimanche au second tour de la présidentielle opposant le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta et le candidat de l’opposition Soumaïla Cissé, un scrutin qui s’est déroulé dans l’angoisse de la violence terroriste et au cours duquel le président d’un bureau de vote a été tué par des jihadistes présumés.
La région de Tombouctou (Nord) où le président d’un bureau de vote du village d’Arkodia a été tué n’est pas la seule a avoir été touchée par la violence. Dans le centre et l’Ouest du pays également, dans la région de Mopti notamment, des urnes ont été volées et du matériel de vote détruit.
A la fin de la journée, les observateurs ont fait le constat que l’engouement des électeurs n’a pas été au rendez-vous et que le vote n’a pas pu avoir lieu dans plusieurs bureaux et dans diverses régions du pays à cause des intimidations et de la violence terroriste.
En attendant les résultats du scrutin présidentiel qui devraient être connus au cours de la semaine, les observateurs accordent un large avantage au président IBK. Le président sortant a obtenu 41,7 % des voix au premier tour du 29 juillet, largement en avance sur son rival Soumaïla Cissé (17,8%).
Le fait que Aliou Diallo, arrivé troisième avec 8% de voix et Cheick Modibo Diarra (7%), aient refusé de donner des consignes de vote à leurs partisans, pourraient avantager l’actuel président qui, de toute façon, se retrouvera face à l’énorme défi de rétablir la sécurité au Mali, de laquelle dépend en grande partie celle de plusieurs pays du Sahel.