A Tripoli, les milices rivales respectaient jusqu’à jeudi le cessez-le-feu obtenu mardi après d’intenses combats aux armes lourdes qui ont fait plusieurs dizaines de morts en dix jours, mais le calme demeure précaire et l’agenda français de tenir des élections législatives et présidentielles le 10 décembre semble compromis.
Ces doutes ont commencé à s’installer surtout après les menaces proférées mercredi par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme de l’Est de la Libye, de lancer ses troupes sur Tripoli.
De son côté, l’Envoyé spécial de l’Onu en Libye, Ghassan Salamé nourrit désormais des doutes sur la validité du calendrier défendu par la France, et qui a été convenu le 29 mai à Paris entre les principaux protagonistes de la crise libyenne.
La feuille de route de Paris prévoit l’adoption d’une base constitutionnelle et la tenue d’ élections présidentielles et législatives le 10 décembre. Un agenda qui ne convient visiblement pas au controversé maréchal Haftar.
Le planning défendu par la France est également jugé peu réaliste par le médiateur onusien. « Il y a d’autres moyens pour parvenir à une transition politique pacifique et nous allons les soutenir sans hésitation et même avec enthousiasme», a expliqué Ghassan Salamé.
La France refuse toutefois de laisser les milices dicter leur propre agenda. Le respect des engagements pris en mai dernier à Paris « est indispensable pour sortir de l’immobilisme qui ne fait que nourrir l’instabilité», a insisté l’ambassadeur français à l’ONU, Francois Delattre.