En République centrafricaine, la tant attendue Cour pénale spéciale (CPS) a finalement tenu sa session inaugurale lundi à Bangui, avec pour mission de juger les graves crimes commis depuis 2003 dans le pays.
Composée de 25 juges, 13 nationaux et 12 internationaux, la CPS devrait remédier à la destruction du système judiciaire local par la guerre civile qui a paralysé la Centrafrique.
« L’audience solennelle de ce lundi marque le point de départ du mandat de 5 ans renouvelable, donné à cette juridiction hybride pour enquêter, instruire et juger les crimes les plus graves commis en Centrafrique depuis 2003 », a affirmé Toussaint Muntazini Mokimapa, Procureur de la CPS.
Créée en juin 2015, la CPS a été instituée pour connaître et instruire principalement des crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés en Centrafrique depuis le 1er janvier 2003. Son siège est établi à Bangui, mais pourrait être transféré en tout autre lieu du territoire centrafricain en cas de besoin.
Alain Ouaby-Bekaï, le Procureur spécial adjoint pour la CPS, a commenté les objectifs de cette Cour : « La lutte contre l’impunité, qu’il y ait réparation de toutes les victimes et c’est à partir de ces réparations que nous aurons la paix. C’est pourquoi nous pensons que pour nous, Centrafricains, c’est un grand pas. Un grand pas pour la paix en Centrafrique ».
Au niveau de l’ONU, le secrétaire général Antonio Guterres, a défendu auprès du Conseil de sécurité un engagement accru des Nations unies dans le pays pour consolider la stabilité et entrevoir l’organisation d’élections en 2021.