Les algériens sont préoccupés par l’élection présidentielle prévue en avril 2019 et la guerre de succession qui se joue entre le clan familial des Bouteflika, les militaires ainsi que les hommes d’affaire.
Le limogeage, l’incarcération ou la retraite anticipée des hauts gradés de l’armée, la destitution par force du président de l’assemblée nationale et l’annonce de la présentation de Bouteflika à un cinquième mandat, suscitent la peur et l’amertume du peuple algérien.
Certains médias commencent à réagir en critiquant cette candidature. Les journalistes jugent de surréaliste la candidature d’un pauvre président très malade.
Selon un journaliste d’El Watan, «Il faut être mentalement fou et intellectuellement amoindri pour accepter le plan de ceux qui ont tiré profit de son règne et qui veulent à tout prix rester au pouvoir». Il dénonce un «coup de force, un coup d’Etat et de spoliation de la volonté populaire».D’autre part, la chaîne France 24 a accordé une interview à Zoubida Assoul, présidente du parti Union pour le Changement et le Progrès, qui estime que «le 5ème mandat de Bouteflika serait irresponsable».
Pour sa part, le Front des Forces Socialistes (FFS), parti d’opposition algérien, a mis en garde contre les dangers de la politique agressive du pouvoir envers les forces politiques. «Les dirigeants du pays œuvrent à faire taire les gouvernés par la répression, la prison et l’empêchement de toute action revendicative des droits légitimes. Le pouvoir recourt bien à sa clientèle pour imposer le fait accompli», a déploré le premier Secrétaire du parti, Mohamed Hadj Djilani.
Le climat social est très tendu ces dernières années. La polémique créée par la décision de certains lycéens de Kabylie de ne plus étudier l’arabe en réponse à la décision prise par certains lycéens dans l’est de l’Algérie de ne pas se présenter aux cours de langue berbère, la crise économique et les arrestations arbitraires des journalistes, engendrent des fractures au sein de la société algérienne.