Si la création du polisario sur le sol d’un État hôte et souverain, à Tindouf, au sud-est de l’Algérie est une hérésie géopolitique, l’absurdité est encore plus grande quand on sait que ce même polisario possède une représentation diplomatique officielle à Alger, la capitale de l’Algérie.
Le polisario occupe cette partie du territoire algérien depuis plus de quarante ans. Des générations sahraouies sont nées dans ce territoire. Et les jeunes se trouvent dans cette Cité-Etat avec une double nationalité, algérienne et pseudo-polisarienne.
Le chef du polisario, Brahim Ghali, avait même accordé la ‘’nationalité’’ à une ressortissante italienne, Marisa Rodano, pour ses efforts de ‘’défense du droit du peuple sahraoui’’.
Selon le droit international, pour la création d’un Etat, au moins trois ingrédients de base sont nécessaires: une population, un territoire, un gouvernement ou une autorité politique, « des sahraouis, Tindouf et le polisario ou la RASD (république arabe sahraouie démocratique) ».
Cette parade d’Alger s’inscrit dans la tradition des dictatures d’instrumentaliser la reconnaissance de quasi-États, en s’adonnant à toutes sortes de manœuvres politiques.
Mais, depuis quelques mois, la population sahraouie séquestrée dans les camps de Tindouf fait l’objet d’une répression sans précédent de la part des services sécuritaires algériens et les accès qui mènent au camp Rabouni sont bloqués.
Des centaines de sahraouis ont été blessés lors d’affrontements avec les éléments de la sécurité algérienne qui imposent des restrictions draconiennes de déplacement et de sortie des camps, selon des observateurs d’ONG qui préfèrent garder l’anonymat pour des raisons sécuritaires.
Dernièrement, l’armée algérienne a procédé à d’importantes et spectaculaires manœuvres aéroterrestres à Tindouf.
Cet exercice de grande envergure, baptisé Al-Hazm 2021, avec munitions réelles et différents arsenaux soviétiques, retransmis à la télévision nationale pendant près d’un quart d’heure, s’est déroulé dimanche 17 et lundi 18 janvier sous la supervision du chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général Saïd Chanegriha.
Autant dire que l’auteur de cette débauche de force empruntée aux blockbusters, cherche un double objectif. D’une part, intimider la population sahraouie des camps de Tindouf et, en même temps, lancer un message à la rue algérienne.
Les Algériens tentent en effet, depuis plusieurs semaines, de relancer le Hirak dans un contexte de vacance du pouvoir et d’incertitudes sur le sort du président Abdelmadjid Tebboune, doublées de graves difficultés économiques que vit la population au quotidien.