Selon l’ONU, le conflit au Sahel prend de l’ampleur, devient plus complexe et implique de plus en plus d’acteurs armés, ce qui fait que les civils paient le prix le plus lourd car ils sont confrontés à un nombre croissant d’attaques meurtrières, de violences basées sur le genre, d’extorsions ou d’intimidations et sont contraints de fuir, souvent à plusieurs reprises.
Par conséquent, le nombre de personnes dans la région du Sahel qui ont besoin d’aide humanitaire et de protection a atteint 29 millions cette année, ont regretté l’ONU et ses partenaires, notant qu’il s’agit d’un nouveau chiffre record, en hausse de cinq millions par rapport à l’année dernière.
Le nombre de personnes déplacées de force n’a jamais été aussi élevé dans la région du Sahel, où quelque 5,3 millions d’individus sont déracinés et ont besoin de protection, a déploré l’organisation des Nations-Unies.
Les pays et les régions concernés sont le Burkina Faso, le nord du Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger et le nord-est du Nigeria.
Face à cette aggravation rapide de la crise, les agences humanitaires des Nations-Unies et les organisations non gouvernementales ont exprimé leur inquiétude.
La violence et l’insécurité perturbent gravement les services sociaux de base et les besoins croissants au Sahel sont exacerbés par un espace humanitaire toujours plus réduit, ce qui entraîne l’ensemble de la réponse dans une spirale négative.
Selon l’UNICEF, le nombre d’attaques violentes a été multiplié par huit dans le Sahel central et par trois dans le bassin du lac Tchad, alors que la violence et l’insécurité perturbent gravement les services sociaux de base. Ainsi, près de 5.000 écoles sont fermées ou non opérationnelles, compromettant l’avenir de centaines de milliers d’enfants, et 1,6 million d’enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère.
A la fin du mois d’avril, seuls 9% des 3,7 milliards de dollars nécessaires ont été reçus. Une somme loin d’être suffisante, estime OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires), un département du Secrétariat de l’ONU.