Les Etats-Unis d’Amériques (USA) ont demandé, dimanche, au gouvernement de la Transition du Mali d’ouvrir une enquête rigoureuse conduite par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sur les tueries d’un grand nombre de personnes par l’armée malienne à Moura dans le cercle de Djenné au centre du pays.
Deux cent trois terroristes ont été tués à la suite d’une opération aéroterrestre de grande envergure des Forces armées maliennes (FAMa) menée du 23 au 31 mars dernier au centre du pays, a indiqué un communiqué de l’armée malienne.
Selon le communiqué, l’opération a également permis d’interpeller 51 terroristes, de détruire 200 motos et de récupérer d’importantes quantités d’armes et de munitions.
« Cette opération fait suite à des renseignements bien précis qui ont permis de localiser la tenue d’une rencontre entre différents Katibas à Moura (à 17 Km au nord-est de Kouakourou, dans la région de Mopti), fief des terroristes depuis quelques années », a expliqué la Dirpa (direction de l’information et porte parole de l’armée).
L’ambassade des Etats-Unis a souligné que « nous sommes préoccupés par le fait que de nombreuses informations suggèrent que ce massacre a été perpétré par des forces du groupe Wagner, soutenu par le Kremlin, qui échappent à tout contrôle ».
Elle indique, par ailleurs, que « d’autres rapports affirment que les Forces armées maliennes (FAMa) ont ciblé des éléments de groupes extrémistes violents connus. Ces rapports contradictoires illustrent le besoin urgent pour les autorités de transition maliennes de donner à des enquêteurs impartiaux un accès libre, sans entrave et sûr à la zone où ces événements tragiques se sont déroulés ».
Le document souligne que « l’accès immédiat à des témoins oculaires et aux nombreuses personnes qui seraient détenues par le gouvernement est essentiel pour clarifier la situation», notant que « l’absence d’examen approfondi et crédible des faits et des responsabilités ne servira qu’à semer la division dans la société malienne, à nuire à la crédibilité, la légitimité et la réputation des FAMa, à pousser les communautés dans les bras de groupes extrémistes violents et à créer des conditions favorables à une violence accrue».
Pour sa part, l’Etat major des armées du Mali a rappelé dans son communiqué, que le respect des Droits de l’Homme, de même que le Droit International Humanitaire reste une priorité dans la conduite des opérations.
Il a en outre, invité les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre des FAMa et au respect de la mémoire des forces armées de défense et de sécurité de même que toutes les victimes civiles du terrorisme.