Les otages français retenus dans le Sahel par AQMI ont totalisé dimanche 16 septembre deux ans de captivité. Alors que l’évènement était marqué du côté des ravisseurs islamistes par la diffusion d’une vidéo des otages, et du côté français par une réception présidentielle des familles à l’Élysée, la question récurrente reste « où en sont les négociations ? »
La réponse est « Au point mort ». En février 2011, Françoise Larribe, l’épouse de l’otage Daniel Larribe ainsi que deux codétenus de nationalités togolaise et malgache, tous enlevés à Arlit au Niger avaient bien été libérés. Cette libération avait d’abord créé une lueur d’espoir qui s’est vite éteinte. Pour un responsable de la sécurité dans un pays du Sahel, la principale difficulté dans le processus de négociations se nomme Abou Zeid. Ce chef d’AQMI, dans les mains de qui se trouveraient les quatre otages français, est l’un des plus redoutés. Il fait preuve d’une troublante versatilité sur le dossier, présentant souvent des ouvertures à la négociation qui ne tardent pas à être refermées. Et même pendant les périodes d’ouvertures, les discussions n‘en sont pas moins laborieuses. AQMI a en effet placé la barre très haut en fixant la rançon pour la libération des otages à plus de 130 millions de dollars, même si ce montant aurait légèrement été revu à la baisse selon une source proche de la médiation malienne.
AQMI détient au total neuf européens en otage au Sahel, dont six français. Ils sont détenus séparément et régulièrement déplacés pour éviter toute opération commando pour les libérer. Ces derniers temps, le groupe terroriste a davantage montré une tendance à se servir d’eux comme « bouclier humain » contre un éventuel bombardement de ses bases, à mesure que l’intervention militaire des pays de la CEDEAO se précise. De son côté, la France demeure partagée entre la vie des otages et son soutien à l’intervention régionale africaine contre les groupes islamistes dans le nord du Mali.