La France est prête à soutenir la CEDEAO et le Mali dans la reconquête du Nord du pays. A la tribune des Nations unies le 25 septembre, une phrase du président François Hollande a suffi à résumer l’engagement français : « la nécessité de libérer nos otages ne doit pas passer par un renoncement à assurer l’intégrité du Mali ».
Au niveau international, en dehors des pays de la sous-région, la France a pris les devants dans la lutte contre les extrémistes islamistes qui occupent le Nord du Mali depuis la mi-mars. Paris a fait de la menace terroriste dans le Sahel l’un de ses principaux dossiers de politique étrangère et s’est révélé le plus engagé aux côtés de la CEDEAO. Au point qu’AQMI le considère comme son ennemi numéro un et menace directement ses intérêts en Afrique et dans l’Hexagone. Les représentations diplomatiques françaises dans la sous-région sont les plus exposées. Récemment, un attentat à l’explosif de grande envergure contre l’ambassade française en Mauritanie aurait été déjoué de justesse. Si, pour l’instant, il n’y a que le Nord du Mali qui est officiellement reconnu comme un sanctuaire pour les terroristes, c’est toutefois la région dans son ensemble qui est exposée en raison de la perméabilité des frontières. Les extrémistes d’AQMI, d’Ansar Edine et du MUJAO ont élargi leurs recrutements aux pays frontaliers tels que le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger ou encore la Côte d’Ivoire. Et l’appel au djihad retentit à présent au-delà du continent africain. Les autorités françaises constatent depuis quelques mois des départs d’islamistes de France ou d’autres pays européens pour le Mali.
Elles craignent des risques d’attentats au retour de ces « pèlerins » dont les mouvements sont d’autant plus difficiles à surveiller du fait de la porosité des frontières. L’entrée ou la sortie par exemple par le Sénégal, pays stable et touristique, peut en effet suffire à dissimuler leurs desseins.