Le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé, lundi, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), au terme d’une résolution adoptée par 12 voix pour et trois abstentions.
Critiquant la délégation porte-plume, la France, pour le déroulement des négociations et le libellé du texte adopté, le Gabon, la Chine et la Fédération de Russie se sont abstenus.
Ils ont jugé la résolution 2659 «non satisfaisante », parce qu’elle n’intègre pas les points de vue de tous, pas plus qu’elle ne répond aux attentes de la République centrafricaine, ni aux impératifs d’une opération de maintien de la paix «qui doit gagner en efficacité».
La ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, Sylvie Baïpo-Temon, a estimé que ce texte est la preuve d’une volonté d’entretenir le conflit pour maintenir son pays dans une dépendance voulue et un souci de préservation des termes du traité de Berlin. La crise qui secoue son pays ne se résoudra pas par des «querelles stériles», ni par des textes produits «dans de confortables tours d’ivoire » et « en déconnexion totale de la réalité du terrain », a fustigé Mme Baïpo-Temon.
Le Gabon, le Ghana et le Kenya ont vu rejeter leurs propositions pour améliorer le mandat de la MINUSCA, notamment celles relatives à l’extension de l’autorité de l’État et à la préservation de l’intégrité territoriale.
La nouvelle résolution décide de proroger le mandat de la MINUSCA jusqu’au 15 novembre 2023 et de maintenir son effectif maximal à 14 400 militaires, de même qu’elle exhorte les autorités centrafricaines et demande aux États de la région d’assurer la sûreté, la sécurité et la liberté de circulation de l’ensemble du personnel de la Mission.