Le capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien chef des putschistes a déclaré nécessaire d’utiliser « toute aide ou compétence extérieures pouvant mener à bien l’accomplissement de la mission régalienne de l’armée si elles sont utilisées dans un cadre bien défini». Cette déclaration associée au déblocage par la Guinée, sur avis de la CEDEAO, des armes maliennes bloquées dans le port de Conakry, confortent un peu plus les signaux d’une proche intervention militaire des pays de la CEDEAO.
Une bonne partie des militaires maliens, avec à leur tête le capitaine Sanogo s’opposaient jusqu’alors à l’idée d’une intervention militaire étrangère, fût-elle conduite par leurs voisins et partenaires régionaux. La déclaration du capitaine Sanogo marque un tournant puisqu’elle sous-entend l’acceptation d’un appui logistique et financier de la communauté internationale, voire même l’intégration de milices. Le Mali peut ainsi espérer voir ses instances dirigeantes adopter des positions plus concordantes, indispensables à une sortie de la crise qui divise actuellement le pays. Après la remise du pouvoir aux autorités de transition actuelles, le capitaine Sanogo est devenu président du comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Il affirme mener sa mission en étroite collaboration avec l’état-major de l’armée et le gouvernement de transition.
Dans le même temps, le ministre guinéen de la Défense Abdoul Kabele Camara a annoncé mercredi dernier que les autorités maliennes allaient récupérer les armes qu’elles avaient commandées et qui sont bloquées au port de Conakry depuis le 27 juillet. La cargaison avait été commandée par le président Amadou Toumani Touré avant le coup d’Etat du 21 mars dernier et comprend une vingtaine de blindés, des fusils-mitrailleurs et autres équipements militaires. Les autorités guinéennes les avaient bloqués sur demande de la CEDEAO qui craignait que ces équipements militaires ne tombent entre les mains de la junte militaire.