La libération des 46 soldats ivoiriens retenus à Bamako depuis le 10 juillet 2022, ouvre de nouvelles perspectives dans les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali.
«Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver», a fait remarquer le Président Ouattara.
Après la décision du Président de la transition malienne qui a gracié, les soldats ivoiriens, c’était autour du Président ivoirien Alassane Ouattara, à l’accueil de ses hommes, à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan de rassurer le Colonel Assimi Goïta.
Et de souligner que l’heure est donc à la décrispation entre les deux pays, ajoutant que le Chef suprême des armées, Alassane Ouattara a donné des assurances sur la coopération entre son pays et le Mali.
« Bien évidemment, maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également », a déclaré M. Ouattara lors d’une cérémonie en l’honneur de 46 soldats ivoiriens, en présence de leurs familles et des plus hautes autorités de l’Etat et de l’armée.
La libération de ces soldats accusés par le Mali d’être des « mercenaires » et arrêtés le 10 juillet 2022 à l’aéroport de Bamako, était exigée depuis le début par la Côte d’Ivoire qui, avec l’ONU, a affirmé qu’ils devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus dans ce pays sahélien secoué par les violences.
Après avoir quitté Bamako, les soldats ivoiriens ont transité par Lomé où ils ont été reçus par le président togolais Faure Gnassingbé qui les a remis officiellement au ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara.
Le président Gnassingbé, qui s’est « réjoui » de la grâce accordée aux soldats, a joué un rôle décisif en vue de leur libération et tant les autorités maliennes qu’ivoiriennes ont tenu à rendre hommage à sa médiation. Ces soldats avaient été condamnés le 30 décembre à 20 ans de réclusion criminelle par un tribunal de Bamako, trois femmes soldats, libérées en septembre ayant quant à elles été condamnées à la peine de mort par contumace.
Tous avaient été déclarés coupables d' »attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».
Vendredi soir, le gouvernement malien a annoncé que le président de transition, le colonel Assimi Goïta, avait « accordé sa grâce avec remise totale de peines aux 49 ivoiriens condamnés par la justice malienne ».