Andre de Ruyter, l’ancien PDG de la compagnie publique d’électricité «Eskom», a accusé de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir, de corruption.
A cet égard, l’ANC a donné à De Ruyter, qui vient de démissionner de son poste il y a à peine quelques semaines, jusqu’au 7 mars pour produire des preuves de l’implication présumée du parti au pouvoir dans la corruption au sein de la compagnie d’électricité, faute de quoi le parti portera l’affaire devant les tribunaux.
L’ancien PDG d’Eskom a dévoilé, dans une interview télévisée à la veille de sa démission, l’étendue de la complicité de l’ANC dans la corruption au sein d’Eskom. Il a ainsi déclaré qu’il y avait des preuves indiquant que certains membres de l’ANC considéraient Eskom comme une «mangeoire».
L’interview a suscité l’ire du Président Cyril Ramaphosa et du ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, qui ont tous publiquement appelé De Ruyter à présenter des preuves de l’implication de hauts responsables de l’ANC dans des affaires de corruption au sein de la compagnie d’électricité qui croule sous une dette de plus de 23 millions de dollars et qui, très souvent, plonge le pays dans le noir à cause des délestages électriques récurrents.
Par ailleurs, une quarantaine d’unités de production d’électricité sont tombées en panne, ce qui a nécessité d’imposer des coupures de courant drastiques pour protéger le système électrique national, a indiqué la société d’électricité publique « Eskom ».
« Une multitude de pannes ont exigé de mettre en œuvre des coupures de courant de phase 6 », a déclaré le chef de l’exploitation du groupe Eskom, Jan Oberholzer, lors d’un point de presse, ajoutant que près de 24.000 mégawatts d’électricité avaient été perdus au cours de cette période.
M. Oberholzer a mis en garde que les délestages devraient se poursuivre pendant les mois d’été alors que la compagnie compte intensifier son programme de maintenance des groupes électrogènes vieillissants.
Enfin, l’agence internationale de notation souveraine «Fitch» a exprimé des inquiétudes quant aux conséquences du scandale Phala Phala ou farmegate, et des appels incessants à la destitution du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
« Les conclusions du rapport établi par une Commission parlementaire indépendante concernant les accusations criminelles portées contre le chef de l’Etat dans cette affaire soulèvent de sérieuses questions sur son avenir et pourraient influencer la politique et les perspectives économiques et politiques du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, avant les élections de 2024 », a indiqué Fitch dans un communiqué.