Samedi dernier, en fin d’après-midi, c’est une foule en liesse qui a accueilli le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz qui revenait de France où il se remettait depuis cinq semaines de blessures par balles. Mais ce retour volontairement surmédiatisé ne suffit pas à faire taire les critiques de l’opposition sur les capacités du président à diriger le pays.
Le Premier ministre Moulay Ould Laghdaf, le président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, le chef d’Etat-major de l’armée Mohamed Ould Ghazouani, l’ambassadeur de France en Mauritanie Hervé Besancenot ainsi que des membres du parti présidentiel, l’UPR (Union Pour la République), du parlement, du gouvernement et plusieurs élus municipaux ont fait le déplacement à l’aéroport de Nouakchott pour accueillir le président. Mais ce retour largement médiatisé ne modifie en rien la position de l’opposition politique. Malgré les multiples déclarations de son entourage selon lesquelles le président mauritanien n’a jamais perdu le fil de l’actualité du pays, Saleh Ould Hanena, le président en exercice du COD (Coordination de l’Opposition Démocratique) affirme que l’état de santé du président l’empêche d’exercer pleinement ses fonctions de Chef de l’Etat. Mercredi dernier, à Nouakchott, le parti d’opposition avait organisé une marche suivie d’un meeting pour dénoncer l’absence du président et le manque de légitimité des institutions. Mohamed Ould Maouloud, le président de l’Union des forces du progrès, affirme pour sa part que des rencontres ont eu lieu avec la COD et le parti au pouvoir UPR pour envisager un processus de transition politique dans le pays au terme duquel Mohamed Ould Abdelaziz doit être évincé.
Autant dire que les prochaines semaines vont être cruciales pour le président mauritanien tant ses détracteurs vont être à l’affût du moindre signe de défaillance physique pour corroborer leurs allégations. La prochaine apparition publique du président doit survenir dans deux jours, le 28 novembre prochain, à l’occasion de la fête de l’indépendance.