L’Angola et la République démocratique du Congo (RDC) ont décidé de rénover une ligne de chemin de fer reliant les régions minières congolaises à l’océan Atlantique afin de stimuler les exportations de minerais et les économies des deux pays. Un groupe d’investisseurs a obtenu une concession de 30 ans pour exploiter cette ligne qui relie le port angolais de Lobito à Kolwezi, une région clé pour la production de minerais en RDC. Le projet, d’un coût de 555 millions de dollars et financé en partie par les États-Unis, vise à développer les exportations de minerais, en particulier de cuivre, à renforcer le commerce régional et à resserrer les liens de l’Angola avec les pays occidentaux.
La ligne de chemin de fer, qui s’étend sur environ 1 700 km, a été construite il y a 100 ans par des investisseurs britanniques, mais la partie angolaise a été fermée pendant la guerre civile et laissée à l’abandon. Reconstruite en 2015 par une société chinoise, elle n’a pas connu un trafic régulier depuis. De son côté, la partie congolaise, datant de l’époque coloniale, a été peu entretenue, entraînant des déraillements fréquents.
Actuellement, les compagnies minières préfèrent transporter le minerai par la route vers d’autres ports de la région, mais cela est coûteux et prend des semaines. Avec la demande croissante de minerais essentiels à la transition énergétique, de nouvelles voies d’exportation sont nécessaires. Le consortium chargé de la rénovation de la ligne de chemin de fer compte investir environ 455 millions de dollars en Angola, en achetant des wagons et des locomotives, ainsi qu’en réparant les ponts et les voies. Une enveloppe supplémentaire de 100 millions de dollars sera allouée à la RDC, et l’extension de la ligne jusqu’en Zambie n’est pas exclue.
Ce projet de rénovation marque un tournant dans la diplomatie angolaise, qui cherche à diversifier ses partenariats économiques. Le financement du projet par l’International Development Finance Corporation (DFC) des États-Unis témoigne de la concurrence entre les États-Unis et la Chine pour accéder aux ressources naturelles africaines.
L’objectif de cette initiative est de renforcer le commerce entre l’Angola et la RDC, et de favoriser le développement économique régional. Le corridor ferroviaire de Lobito, reliant l’Angola, la RDC et la Zambie, est considéré comme une infrastructure essentielle qui facilitera l’intégration régionale en Afrique. Ce projet devrait également créer des emplois et des opportunités d’investissement, notamment dans les secteurs de l’industrie lourde, de l’agriculture et de l’exploitation minière.