Europe : Des eurodéputés dénoncent la détention d’opposants politiques en Tunisie

Plusieurs députés européens ont tenu le mercredi 12 juillet, une conférence de presse pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression en Tunisie ainsi que les détentions d’opposants politiques. 

Ils ont appelé l’Union européenne à prendre des mesures concrètes face à cette situation. Cinq députés du Parlement européen ont souligné que la poursuite de la répression et des violations des libertés et des droits des opposants politiques en Tunisie était incompatible avec les valeurs de l’Union européenne. Selon ces députés, la Commission européenne et le Conseil ont tardé à prendre des positions fermes. 

Malgré le fait que l’Union européenne considère la Tunisie comme un partenaire commercial privilégié et prévoit des accords de partenariat économique d’une valeur pouvant atteindre 900 millions d’euros, les députés estiment que l’UE devrait agir davantage. 

Il est important de noter que cette aide financière comprend une enveloppe de 100 millions d’euros destinée à contenir les flux migratoires irréguliers en provenance de Tunisie, comme annoncé par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Tunis, le 11 juin.

Les députés ont critiqué ce qu’ils ont qualifié de « préoccupation obsessionnelle » de l’UE pour obtenir la coopération migratoire, tout en soulignant la détérioration des libertés en Tunisie. 

Cette conférence de presse intervient alors que plus de trente opposants politiques sont toujours détenus et que de nombreuses familles dénoncent la prolongation de leur détention sans date de procès, ainsi que les mauvais traitements qu’ils subissent en prison.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Kaïs Saied, la répression en Tunisie s’est concentrée sur la liberté d’expression, les associations, les partis politiques et les syndicats. 

Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) a publié un rapport faisant état de cette dérive autoritaire. Amnesty International a également déclaré le 18 mai 2023 que la condamnation de Rached Ghannouchi, figure de l’opposition, à une peine de prison par un tribunal tunisien, au titre de la Loi relative à la lutte contre le terrorisme, témoignait de la campagne de plus en plus agressive menée contre le plus grand parti du pays, dans le contexte de la répression des dissidents et des critiques envers le président Kaïs Saïed.