L’ancienne rébellion touareg, regroupée sous la Coordination des mouvements de l’Azawad, a attribué une attaque du 4 août ayant causé la perte de deux de ses membres à l’armée malienne et au groupe paramilitaire russe Wagner. La CMA qualifie cet événement de «planifié de manière odieuse».
Dans le nord du Mali, l’ancienne rébellion touareg a dénoncé le 7 août une attaque survenue le vendredi 4 août contre l’une de ses bases, au cours de laquelle deux de ses membres ont été tués. Selon la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), cette attaque a été perpétrée par les Forces armées maliennes et les alliés du groupe paramilitaire russe Wagner, une conclusion tirée à partir d’éléments de preuve solides, comme l’indique le communiqué publié le 7 août.
Depuis 2020, la junte au pouvoir au Mali a progressivement délaissé ses liens avec la France pour se tourner vers la Russie, tant sur le plan politique que militaire. Toutefois, elle nie la présence de Wagner et décrit les individus en question comme des instructeurs russes engagés dans une coopération entre États. Le 4 août, l’ancienne rébellion avait signalé une attaque à Foïta (nord) perpétrée par des individus armés circulant à bord de trois véhicules, sans spécifier leur identité.
Elle a vivement critiqué cette action, la qualifiant d’«odieusement préméditée», et a conclu qu’elle remettait délibérément en cause l’accord de cessez-le-feu du 20 mai 2014 et les accords de sécurité conclus entre Bamako et les ex-rebelles.
La CMA condamne une fois de plus l’attitude agressive du gouvernement malien et alerte la médiation internationale sur les conséquences potentielles de cette approche belliqueuse. Ces derniers mois, les relations entre Bamako et l’ancienne rébellion se sont détériorées, mettant en péril l’accord de paix signé à Alger en 2015. En décembre 2022, l’ancienne rébellion avait suspendu sa participation à cet accord, avant de déclarer en avril 2023 qu’une coexistence pacifique avec Bamako n’était plus envisageable.
Cet accord, qui envisage des mesures de décentralisation et l’intégration d’anciens rebelles dans l’armée nationale, demeure largement inappliqué. Contrairement aux Touaregs, les groupes jihadistes continuent de s’opposer à l’État malien, plongeant ainsi le pays dans une crise profonde sur les plans sécuritaire et politique, comme le rapporte l’AFP.