Afrique du Sud : Pourquoi l’Algérie n’a pas été admise dans le Brics ?

Depuis sa création en 2006, le groupe BRICS qui comprend le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, est un acteur sur la scène internationale, regroupant certaines des économies les plus dynamiques et influentes du monde. L’Iran, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis vont rejoindre, à compter du 1er janvier 2024, le Brics, a annoncé le président sud-africain Cyril Ramaphosa durant le 15e sommet des Brics qui se tient à Johannesburg.

Cependant, malgré les déclarations du président Abdelmadjid Tebboune et ses déplacements en Russie et en Chine pour l’adhésion aux BRICS, l’Algérie qui ne remplit pas les conditions, n’a pas été admise au sein de ce groupe. Plusieurs facteurs expliquent cette décision , allant des différences économiques aux questions politiques et géostratégiques. 

1. Taille et poids économique : L’un des critères clés pour l’adhésion au BRICS est la taille de l’économie nationale et son potentiel de croissance. L’Algérie, bien qu’elle possède une économie importante dans la région, ne peut pas rivaliser avec les économies massives de la Chine, de l’Inde ou même du Brésil. Les membres actuels du BRICS représentent ensemble une part significative du PIB mondial, ce qui leur confère une influence économique considérable. L’ajout de l’Algérie aurait pu déséquilibrer cette dynamique en raison de sa taille économique relativement plus petite.

2. Diversité économique : Les membres du BRICS ont des économies diversifiées, allant de l’industrie manufacturière à la haute technologie, en passant par l’agriculture et les services financiers. L’Algérie, en revanche, est fortement dépendante des hydrocarbures, en particulier du pétrole et du gaz naturel, pour ses recettes d’exportation. Cette dépendance pourrait potentiellement limiter sa contribution à la diversité économique du groupe.

3. Instabilité politique et géopolitique : Les conflits politiques et géopolitiques régionaux peuvent également jouer un rôle dans le processus d’adhésion au BRICS. L’Algérie a connu des périodes d’instabilité politique et a été confrontée à des défis internes et régionaux tels que le terrorisme et les séparatistes ou les indépendantistes, ce qui pourrait susciter des préoccupations parmi les membres actuels du BRICS concernant la stabilité politique et la sécurité.

4. Alignement diplomatique : Le BRICS agit souvent en tant que groupe pour défendre des positions communes sur des questions économiques et politiques internationales. L’adhésion d’un nouveau membre exige une certaine cohérence dans les objectifs diplomatiques et les valeurs partagées. Les membres actuels du BRICS ont développé des relations et des alliances stratégiques au fil des ans, et l’adhésion de l’Algérie va perturber  ces dynamiques.

5. Processus d’adhésion complexe : Le processus d’adhésion au BRICS est complexe et nécessite un consensus entre les membres actuels. Chaque pays membre peut potentiellement exercer un veto sur l’entrée d’un nouveau pays. Cette approche vise à garantir que les membres partagent des intérêts et des objectifs communs. L’Algérie aurait peut-être rencontré des difficultés pour obtenir l’accord unanime des membres existants.

En accueillant ces six nouveaux partenaires caractérisés par des économies et des valeurs très diverses, parmi lesquels figurent plusieurs géants de l’industrie pétrolière, l’alliance se voit conférer une envergure inédite. Ceci survient alors que ses membres représentaient déjà plus de 40% de la population mondiale et un quart du produit intérieur brut (PIB).