Le Gouvernement burkinabè a annoncé ce jeudi 14 septembre, sa décision de poursuivre l’instruction du dossier Norbert Zongo, malgré un arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) recommandant un réexamen de l’extradition de François Compaoré, le principal accusé dans le meurtre du journaliste burkinabé.
«Le rendu de cette décision par la CEDH ne fait aucunement obstacle à ce que le juge saisi puisse conduire à terme son instruction dans le cadre de la poursuite judiciaire suivie au Burkina Faso contre François Compaoré», le frère de l’ex-président Blaise Compaoré, a clairement expliqué dans un communiqué le ministre burkinabè de la Justice, des Droits humains, et Garde des Sceaux, Me Edasso Rodrigue Bayala.
«Le dossier pourra être jugé s’il est conclu, au terme de l’instruction, à des charges suffisantes contre François Compaoré et ses co-accusés mis en examen», a-t-il poursuivi, précisant que les prévenus «qui ne répondront pas à la convocation de la Justice» seront jugées «par défaut».
La semaine dernière, la Cour européenne avait demandé à la France de réexaminer le décret d’extradition de François Compaoré, datant de 2020, estimant que les «assurances fournies par le Burkina Faso» par le passé n’étaient plus automatiquement garanties depuis l’arrivée au pouvoir de militaires en septembre 2022.
L’avocat du défunt journaliste burkinabè, Norbert Zongo, assassiné en 1998), Me Farama avait appelé le 11 septembre dernier les autorités de transition de son pays à réagir sur cette question, souhaitant un réexamen du dossier pour une «prochaine extradition de M. Compaoré».
François Compaoré, frère de l’ancien président, Blaise Compaoré chassé du pouvoir en 2014, est poursuivi dans son pays pour des faits «d’incitation à assassinats» du journaliste d’investigation, Norbert Zongo, et de trois hommes qui l’accompagnaient, le 13 décembre 1998.