Alliance militaire entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger

Les régimes militaires qui ont pris le pouvoir ces trois dernières années au Mali, au Burkina Faso et enfin au Niger, ont signé samedi à Bamako une charte établissant une alliance défensive en cas de rébellions intérieures ou d’attaques extérieures. 

Cette « Charte du Liptako-Gourma », qui crée « l’Alliance des Etats du Sahel » (AES) et qui compte 17 articles, est leur réponse aux menaces de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, d’intervenir militairement au Niger après le coup d’Etat intervenu le 26 juillet. 

Elle prévoit que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties y compris l’emploi de la force armée ». 

Le ministre des Affaires étrangères du Mali Abdoulaye Diop a déclaré que la priorité est la lutte contre le terrorisme dans les trois pays. Le nom de la charte, Liptako-Gourma, fait d’ailleurs référence à la région frontalière du Mali, du Burkina Faso et du Niger, dite zone des « trois frontières », qui a été ravagée par le djihadisme au cours des dernières années. 

La charte détaille également les relations futures entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, engageant ces trois pays à ne pas s’entre-attaquer. Elle garde également une porte ouverte à l’adhésion de « tout autre Etat partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, socioculturelles ». 

Cette nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES) semble ainsi marquer un point final à la coopération militaire de ces trois pays avec leurs anciens alliés occidentaux, auparavant réunis dans l’organisation militaire du G5 Sahel depuis 2014 pour lutter contre le djihadisme, et que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont successivement quitté depuis l’année passée. 

Sa création intervient alors que les menaces de la CEDEAO, minée par ses dissensions, de recourir à la force pour rétablir le président nigérien déchu Mohamed Bazoum, perdent chaque jour qui passe en crédibilité.