Lundi dernier à Diamniadio, au Sénégal, plusieurs dirigeants africains ont plaidé en faveur du rétablissement de la stabilité, de la sécurité, et d’institutions robustes sur le continent pour favoriser son développement, lors de l’ouverture de la 9e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.
Cette 9e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique est centrée sur le thème « L’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle ».
Les dirigeants ont unanimement reconnu que leur appel découle principalement des coups d’État militaires qui ont eu lieu dans plusieurs pays.
Au 30 août 2023, au moins sept pays, parmi lesquels le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, le Tchad, le Soudan, le Niger et le Gabon, ont été touchés par des putschs. La Sierra Leone connaît également des troubles depuis dimanche dernier, avec 21 décès dans ce que les autorités qualifient de « tentative avortée de coup d’État ».
Geraldo Martins, Premier ministre bissau-guinéen, a été le premier à prendre la parole lors du forum de Dakar. Il a souligné l’impératif de stabilité, de sécurité et d’institutions solides pour que l’Afrique puisse relever les défis liés à l’éducation, à l’innovation et à l’industrialisation. Martins a mis en avant que l’atteinte de ces objectifs permettrait à l’Afrique de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur et d’accroître sa compétitivité sur le marché mondial.
Le président sénégalais Macky Sall a exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences économiques des conflits et de l’instabilité institutionnelle en Afrique, soulignant que cela entraîne un recul de 60 à 65 ans pour le continent. Il a plaidé en faveur d’une pause dans les coups d’État, mettant en avant l’importance du dialogue pour résoudre les différends.
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a ajouté que la lutte contre l’insécurité et l’instabilité devrait s’accompagner d’une amélioration de la gouvernance politique et sociale. Il a appelé à des efforts accrus en matière de gouvernance, mettant en avant le rôle des communautés, des leaders sociaux, de la société civile et des organisations communautaires de base.
La neuvième édition du Forum de Dakar, qui a duré deux jours, a réuni 400 participants, parmi lesquels des décideurs civils et militaires, des experts et des chercheurs de tous les continents. Les discussions ont porté sur des thèmes tels que les approches collaboratives face aux défis sécuritaires, les dynamiques humaines et sécuritaires en Afrique, l’opérationnalité de la Force africaine en attente de l’Union Africaine (UA), et la cybersécurité face aux enjeux du numérique sur le continent.