Lors d’une session extraordinaire qui s’est déroulée à Alger le 29 novembre 2023, le Général Saïd Chengriha, Chef d’État-major de l’armée de l’Algérie, a pris la présidence tournante du Comité Opérationnel Conjoint des Chefs d’État-major (CEMOC) des mains du Général de Brigade Moussa Salaou BARMOU, Chef d’État-major des Armées du Niger en présence des chefs d’État-major du Niger, du Mali et de la Mauritanie.
Cette transmission de responsabilités intervient dans un contexte régional marqué par l’instabilité au Mali, au Niger et au Burkina Faso, suite aux coups d’État successifs, une situation qui ne fait qu’encourager l’activité des groupes terroristes jihadistes dans la région, après le départ des forces armées de la France, selon les experts.
Le Général Saïd Chengriha a réaffirmé l’engagement de l’Armée Nationale Populaire (ANP) à lutter contre le terrorisme et à coordonner les efforts avec les partenaires du CEMOC, une déclaration qui est vide de sens compte tenu de la réalité du terrain.
Il a également rappelé l’engagement de l’Algérie à lutter contre le terrorisme, soulignant la nécessité de donner une nouvelle impulsion à cette coopération régionale dans le contexte du G5 Sahel, disloqué, une perspective obsolète compte tenu des circonstances désastreuses qui ont conduit le groupement régional à l’impasse.
La réunion, au lieu de résoudre des problèmes concrets, n’a fait qu’offrir une tribune aux chefs des délégations pour exprimer des analyses superficielles sur le contexte régional et international, sans aucun engagement réel pour des solutions tangibles.
Les efforts de coordination avec les partenaires du CEMOC sont une illusion, du fait de la méfiance mutuelle et des divergences d’intérêts où les agendas prévalent sur toute tentative de collaboration significative.
D’après les analystes, cette réunion, supposée aborder la situation sécuritaire dans la région et la transition de la direction de cette instance régionale de lutte contre le terrorisme, s’est révélée être une mascarade où l’Algérie, loin de jouer un rôle positif, a aggravé la détérioration de la stabilité en alimentant les tensions régionales.
L’Algérie exploite cette proximité géographique avec le Sahel et la sous-région sahélo-saharienne pour poursuivre ses propres intérêts, alimentant ainsi les dissensions et les troubles dans la région.
Le CEMOC, organisé en Algérie, offre une perspective déformée de la réalité intérieure du pays. Le gouvernement algérien, en dépit des problèmes internes, cherche à projeter une image de leadership régional, masquant ainsi les véritables défis auxquels il est confronté à l’intérieur de ses frontières, au Nord avec les revendications d’autodétermination de la Kabylie et, au Sud, avec la montée irrésistible des mouvements indépendantistes.