Hier lundi, les soldats maliens et français ont pris le contrôle de Tombouctou, et cela a fait le plus grand bonheur de ses habitants, en quête de liberté depuis plusieurs mois.
La journée du 28 janvier ne pouvait pas être meilleure pour les habitants de Tombouctou, acteurs de scènes de liesse à l’arrivée des troupes malienne et française. La cité des 333 saints, située à 900 km au nord-est de Bamako, a été reprise à l’issue d’assauts aérien et terrestre simultanés. Cette manœuvre a suivi du largage de parachutistes et, enfin, de l’entrée proprement dite d’éléments maliens et français dans la ville au cours de l’après-midi. Bref, les forces ne se sont heurtées à aucune résistance : « il n’y a eu aucun coup de feu, aucune goutte de sang, même pas de résistance passive avec des pièges », a déclaré un responsable militaire français. Ce qui s’est avéré aisément compréhensible à l’ouïe de certains témoignages, qui relatent la fuite des combattants islamistes. Avant cela, ces combattants ont d’abord commis plusieurs actes de sabotages, entre autres, sur les réseaux électriques et téléphoniques ainsi que sur les installations de la télévision malienne. Pire, les djihadistes s’en sont pris au célèbre centre Ahmed Baba, lequel avait, pendant des années, récolté entre 60 000 et 100 000 manuscrits : ces derniers ont été simplement réduits en cendres par les rebelles. Ces livres, très anciens pour certains, provenaient des 4 coins de l’Afrique de l’Ouest. Le peu qui a échappé aux flammes aurait été emporté par les pyromanes.
La libération de Tombouctou intervient 2 jours après celle de Gao (située à 1200 km de Bamako), l’autre grande ville du nord malien. Sur les 3 points clé de cette région, il ne reste plus qu’à récupérer Kidal (située à 1500 km à l’extrême nord-est de Bamako) des mains des rebelles. Selon le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), cette localité serait sous son contrôle. D’après des sources concordantes, certains islamistes se seraient retirés dans les montagnes entourant cette ville.