Niger : La France gère désormais les relations diplomatiques depuis la capitale

Les relations tendues entre Paris et Niamey s’intensifient. La fermeture annoncée de l’ambassade de France au Niger par la France a été formellement confirmée comme étant en vigueur « jusqu’à nouvel ordre », avec le ministère français des Affaires étrangères précisant que les activités diplomatiques seront désormais dirigées depuis la capitale.

Le Quai d’Orsay a justifié cette mesure rare en soulignant les graves entraves subies par l’ambassade au cours des cinq derniers mois, rendant impossible l’exercice de ses missions. Ces obstacles comprennent un blocus autour de l’ambassade, des restrictions de déplacement pour le personnel diplomatique et le refoulement systématique de ceux qui devaient rejoindre le Niger.

La décision de fermer une ambassade, exceptionnelle en soi, avait été prise simultanément avec le retrait des derniers soldats français déployés au Niger dans le cadre de la lutte antiterroriste, quittant le pays le 22 décembre.

Les relations entre Paris et Niamey sont tendues depuis le coup d’État militaire en juillet dernier et le renversement du président Mohamed Bazoum. Suite à ce coup d’État, les autorités militaires au pouvoir avaient rapidement demandé le départ des soldats français, environ 1 500 déployés pour lutter contre les groupes jihadistes, tout en dénonçant plusieurs accords militaires conclus avec la France.

Le régime militaire avait également expulsé l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, à la fin du mois d’août. Celui-ci avait été bloqué à l’intérieur de la représentation diplomatique pendant près d’un mois avant de quitter le pays.

Le Quai d’Orsay a indiqué que malgré la fermeture de l’ambassade au Niger, les activités diplomatiques se poursuivront depuis Paris, en maintenant notamment un lien avec les ressortissants français sur place et les ONG actives dans le secteur humanitaire, financées par la France. La présence militaire française dans la région du Sahel, qui avait atteint jusqu’à 5 500 soldats, a été progressivement évincée en raison de coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso, et finalement au Niger.