La récente décision du Fonds monétaire international (FMI) d’inclure la Tunisie sur sa liste noire en raison du retard dans la conclusion des consultations risque de perturber les prévisions économiques du pays, qui voit ses marges de manœuvre se réduire en raison de cette tournure inattendue.
Certains observateurs estiment que cette situation rendra plus ardu l’accès de la Tunisie à divers financements extérieurs. Il est à noter que le budget de l’État tunisien pour l’exercice 2024 prévoit la mobilisation de crédits, dont plus de la moitié provient d’emprunts extérieurs.
Les perspectives d’obtenir de nouveaux financements, cruciaux en cette période de crise, se sont assombries davantage après que le FMI a révélé la liste des pays membres ayant retardé leurs consultations en vertu de l’article IV, ou leurs évaluations obligatoires de la stabilité financière, pour une période dépassant les 18 mois réguliers accordés, qui est de 15 mois.
L’inscription de la Tunisie sur la liste noire du FMI, une première depuis son adhésion en 1958, ravive le débat sur la nécessité de mettre en place des réformes urgentes pour surmonter la crise économique du pays et regagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux.
Ce reclassement intervient également alors que le pays attend un prêt de l’institution financière d’environ deux milliards de dollars, censé insuffler un nouvel élan à une économie tunisienne dont la situation ne cesse de se détériorer.
La Tunisie fait face à une crise économique et sociale profonde, marquée par une faible croissance, une inflation d’environ 11%, un taux de chômage élevé et une dette publique dépassant les 80% de son PIB.