La manifestation pour l’indépendance de la Kabylie, organisée dimanche 14 janvier à Paris, a constitué un appel fort en faveur de la liberté, alors que la préoccupation géopolitique est plus présente que jamais, selon des analystes.
Cette manifestation en faveur de l’indépendance de la Kabylie a rassemblé des milliers de partisans pro-kabyles et diverses associations.
La marche visait à exprimer la volonté irrépressible de liberté du peuple kabyle, tout en dénonçant les violations des droits de l’homme imputées au président algérien Abdelmadjid Tebboune et au chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général Saïd Chengriha.
Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime tels que «Algérie coloniale, Kabylie indépendante».
La répression menée par les services spéciaux de la sécurité intérieure, qui a entraîné des centaines de disparitions et d’arrestations en Kabylie, suscite une vive inquiétude parmi les jeunes du mouvement Hirak.
Dans son discours, Ferhat Mehnni, le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), a annoncé la proclamation d’une République Fédérale de la Kabylie et d’un État kabyle le 14 juin 2025, à moins que des négociations sur les modalités d’un référendum sur le droit à l’autodétermination de la Kabylie ne soient entamées d’ici là.
Mehnni a également exprimé des préoccupations quant à la relation entre l’Algérie et la France, affirmant que le président Tebboune a récemment menacé la France en activant la jeunesse immigrée d’origine algérienne pour déstabiliser le pays.
Prenant le contrepied du chef du palais El Mouradia, Ferhat Mehnni a appelé la jeunesse kabyle issue de l’immigration à rester fidèle à ses racines et à considérer la France comme une seconde patrie, tout en aspirant à construire une Kabylie indépendante, démocratique et respectueuse des droits de l’homme avec la France.
La manifestation pro-kabyle de Paris intervient sous de bons auspices pour la cause indépendantiste d’ailleurs, puisque les États-Unis ont rejeté la classification du MAK comme organisation terroriste par le régime algérien, soulignant que le mouvement kabyle a poursuivi pacifiquement sa lutte en faveur de l’indépendance au fil des années.
Outre la Kabylie, le pouvoir en Algérie est en proie à d’autres revendications indépendantistes dans le sud du pays et n’hésite pas à exercer des pressions pour y impliquer le Mali.
L’objectif d’Alger est de faire face aux mouvements de libération du sud de l’Algérie et des Touaregs qui mènent des opérations militaires à Timiaouine, Bordj Badji Mokhtar et d’autres zones le long des frontières maliennes, malgré la présence d’unités spéciales de l’ANP, appuyées par des milices étrangères.
Mais en dépit des mesures répressives, de communication, de contrôle de l’information pour influencer l’opinion publique et internationale, dans le nord et le sud du pays, le pouvoir à Alger semble incapable de contrôler l’effervescence des régions indépendantistes.