Dans un climat de tension croissante en Algérie, les services sécuritaires, agissant sous le commandement du général Saïd Chengriha, mènent une répression contre les mouvements indépendantistes. Entre le 1er et le 7 mai 2024, plusieurs opérations militaires ont mis en lumière de nombreux affrontements avec les indépendantistes et les touaregs.
Les informations sur les pertes militaires dans ces opérations contre les mouvements de libération dans le sud du pays soulèvent des questions sur l’absence de transparence de la part de l’armée algérienne. La répression des mouvements indépendantistes est entachée par une gestion opaque des pertes subies par l’Armée Nationale Populaire algérienne (ANP), selon les analystes.
D’après un communiqué du ministère algérien de la défense, l’ANP a procédé dans les régions de Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam, à l’arrestation de 375 personnes et à la saisie de ce qui a été présenté comme du matériel utilisé dans des opérations d’orpaillage illicite. Cela inclut 45 véhicules, 192 groupes électrogènes, et divers autres équipements.
Ainsi, la neutralisation de « D. Omar », identifié comme une figure clé du mouvement indépendantiste à Bordj Badji Mokhtar, situé dans la sixième région militaire et l’arrestation d’une vingtaine de combattants, soulèvent des questions sur la gestion répressive contre les mouvements d’indépendance et d’autodétermination.
Pour rappel, le Général Saïd Chengriha avait assisté à un exercice tactique avec munitions réelles nommé « Tempête du Hoggar 2024 » lors de sa visite à la 6ème région militaire, à Tamanrasset.
Les opérations récentes, comme celles menées à Bordj Badji Mokhtar et dans d’autres régions du sud, ont été présentées comme des succès sans faille contre les mouvements séparatistes. Cependant, des sources locales et des rapports qui restent à confirmer, suggèrent que l’ANP a subi des pertes significatives.
Cette pratique de dissimulation des pertes empêche les familles des soldats d’obtenir des informations claires et précises sur le sort de leurs proches et exacerbent l’angoisse et la méfiance envers le gouvernement, selon la société civile algérienne.
La militarisation des régions frontalières, notamment avec le Mali et la Tunisie, entraîne, d’autre part, des conséquences néfastes pour les populations civiles. Les opérations militaires ont surtout un impact dévastateur sur les migrants africains des pays du Sahel, pris au milieu des affrontements entre les mouvements indépendantistes du sud de l’Algérie, les touaregs et les soldats de la junte militaire algérienne.