A l’approche de l’élection présidentielle anticipée prévue pour le 7 septembre prochain en Algérie, la question de la participation des Kabyles, peuple autochtone de la région montagneuse de la Kabylie dans le nord, suscite un débat inquiet parmi les observateurs et les analystes occidentaux.
Le pouvoir militaire, tenu d’une main de fer par le général Saïd Chengriha, tentera de minimiser l’importance de cette abstention, comme cela a été le cas par le passé, et essayer d’amplifier une propagande mensongère fomentée par ses services de renseignement et sécuritaires sur le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), à l’image de la récente affaire de trafic d’armes au port de Béjaïa.
Selon nos sources, le président kabyle Ferhat Mehenni, a appelé à un boycott total de l’élection anticipée de septembre 2024, dénonçant un simulacre démocratique qui ne ferait que renforcer le statu quo au détriment des Kabyles.
Représentant une population estimée à environ dix millions de personnes, les Kabyles ont souvent été au cœur des discussions politiques et sécuritaires en Algérie, en ce qui concerne leur relation complexe avec le gouvernement central.
L’élection anticipée de septembre 2024 est perçue par les Kabyles comme une nouvelle tentative de légitimer le même pouvoir central, représenté par le président Abdelmadjid Tebboune qu’ils jugent distant et peu soucieux de leurs revendications.
Pour de nombreux Kabyles, participer à cette élection serait une manière de cautionner un système politique qui les a historiquement trahis et ignorés.
Les militants préfèrent concentrer leurs efforts sur la mobilisation pour des causes locales et culturelles plutôt que de participer à une élection soi-disant nationale qu’ils considèrent comme déconnectée de leurs réalités.
Le Gouvernement Kabyle en exil en France, joue un rôle central dans l’organisation et la représentation des aspirations politiques des Kabyles.
Le sentiment d’injustice largement ressenti en Kabylie est alimenté par la répression, l’interdiction des manifestations, les arrestations et l’emprisonnement de militants et d’activistes.
Pour attirer l’attention sur la cause kabyle, la mobilisation s’étend également à la diaspora kabyle en Europe et en Amérique, où des manifestations et des conférences sont régulièrement tenues.
La Kabylie, avec son identité culturelle et son histoire spécifiques, a souvent été marginalisée par les autorités algériennes. Les Kabyles ont constamment exprimé leur désillusion face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de représentation et de respect de leurs droits culturels et linguistiques.