Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé, jeudi, la dissolution de l’Assemblée nationale, qu’il accuse d’avoir agi en contradiction avec la volonté du peuple sénégalais. Cette décision a été communiquée lors d’une déclaration à la Nation diffusée en direct sur la télévision nationale, RTS.
Faye a expliqué qu’en vertu de l’article 87 de la Constitution et après consultation du Conseil constitutionnel, du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale sur la pertinence de cette décision, il dissout l’Assemblée nationale. Selon lui, la perspective d’une collaboration sincère avec la majorité parlementaire était une illusion.
Le président a évoqué plusieurs raisons ayant conduit à cette dissolution dont le refus de l’Assemblée de tenir le débat d’orientation budgétaire le 29 juin, le rejet de la loi constitutionnelle visant à supprimer le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ainsi que le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), et l’usurpation des prérogatives constitutionnelles du président de la République, notamment pour fixer la date de la déclaration de politique générale, en violation des articles 84 de la Constitution et 97 de la loi organique sur le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il a également mentionné la menace d’une motion de censure planant sur le gouvernement.
La dissolution concerne l’Assemblée nationale en place depuis le 12 septembre 2022. La date des prochaines élections législatives est fixée au dimanche 17 novembre 2024. Le président Faye espère obtenir une majorité parlementaire à l’issue de ces élections, afin de pouvoir réaliser les réformes promises au peuple sénégalais lors de sa campagne présidentielle du 25 mars 2024.
L’Assemblée dissoute était dominée par l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY) dirigée par Macky Sall, qui détenait plus de 80 sièges sur 165. En convoquant de nouvelles élections, le président Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko espèrent obtenir une majorité confortable pour concrétiser leurs engagements électoraux.