Les autorités militaires maliennes ont finalisé la nationalisation d’une mine d’or, précédemment détenue par des compagnies sud-africaine et canadienne, marquant ainsi une affirmation de leur souveraineté sur les ressources naturelles du pays. Cette nationalisation concerne la mine de Yatela, située dans l’ouest du Mali, et conclut de longues négociations entamées avant le coup d’État militaire de 2020.
Lors d’un conseil des ministres présidé par le chef de la junte, Assimi Goïta, un décret a été adopté pour valider le contrat de cession des parts détenues dans la coentreprise par la sud-africaine AngloGold Ashanti et la canadienne Iamgold, qui possédaient chacune 40 % des parts, tandis que l’État détenait les 20 % restants.
Bien que les activités de la mine aient été suspendues en 2016 en raison de la chute du prix de l’or, le communiqué précise que « les réserves ne sont pas totalement épuisées ». AngloGold avait justifié la fermeture en invoquant non seulement la baisse des prix, mais aussi la réduction des marges bénéficiaires et des préoccupations de sécurité pour les mineurs.
Un accord de cession avait déjà été conclu entre l’État et les sociétés exploitantes en 2019. Le 17 octobre, un accord final a été signé, après de longues discussions. Selon le ministre de l’Économie, Alousséni Sanou, Iamgold et AngloGold ont cédé la mine « au franc symbolique », tout en versant 36 millions de dollars pour les frais de fermeture et de réhabilitation. Un contentieux fiscal a également été réglé, avec un montant de 2,5 milliards de francs CFA (environ 4,1 millions de dollars) reversé au Trésor.
La mine sera transférée à la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (Sorem), une entreprise d’État créée en 2022 pour veiller à ce que « l’or profite à tous les Maliens ».
La nationalisation a été présentée par la télévision d’État comme un acte de souveraineté, un thème central pour les militaires qui dirigent le pays, confronté à des défis économiques et sécuritaires. Ils ont promis une répartition plus équitable des revenus miniers, en réponse aux pressions croissantes sur les opérateurs étrangers. Par ailleurs, la société australienne Firefinch a annoncé en mai qu’elle transférerait à la Sorem toutes ses parts dans la mine d’or de Morila pour un dollar, ainsi que ses titres miniers au Mali, également pour un dollar.