Le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, a salué vendredi le « retrait définitif et total » des forces françaises stationnées au Tchad lors d’une cérémonie à N’Djamena marquant un tournant historique.
Cet événement marque la fin d’une ère de présence militaire française au Sahel.
Jeudi, une cérémonie militaire avait marqué la rétrocession de la dernière base française de la région, celle du sergent-chef Adji Kossei, suite à un retrait rapide après l’annulation soudaine de l’accord de coopération militaire entre la France et le Tchad fin novembre.
Devant les forces tchadiennes et le corps diplomatique, le président Déby a précisé : « Nous ne rompons pas nos liens avec la France, mais nous mettons fin à l’aspect militaire de cette coopération. » Sur cette base où flottait uniquement le drapeau tchadien, il a évoqué cette décision comme un moment historique.
Ce départ fait partie d’une politique de désengagement militaire de la France en Afrique, mettant fin à plus d’un siècle de présence militaire française au Tchad, débutée en 1900 avec l’arrivée des troupes coloniales et maintenue après l’indépendance en 1963.
Le maréchal Déby a qualifié cet événement d' »exceptionnel », ajoutant qu’il était désormais impératif de « renforcer l’armée nationale, de mieux l’équiper » et de « forger de nouvelles alliances fondées sur le respect mutuel tout en préservant l’indépendance et la souveraineté ».
Le dernier avion militaire français a quitté la base de Kossei jeudi à 15h50, d’après les autorités tchadiennes.
Le Tchad était jusqu’ici le dernier bastion français au Sahel, où Paris comptait plus de 5.000 soldats dans le cadre de l’opération Barkhane.
Après le retrait de la France, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso ont exigé la fin de la présence militaire française et se sont rapprochées de Moscou.
Le Sénégal, pour sa part, négocie le départ des troupes françaises d’ici fin 2025. Parallèlement, la France réduit sa présence en Côte d’Ivoire et au Gabon, dans le cadre de la réorganisation de ses forces en Afrique de l’Ouest et centrale.
Cependant, la base française de Djibouti, qui abrite 1.500 personnels, demeure une exception. Paris a choisi de maintenir cette base en tant que « point de projection » pour ses futures missions en Afrique, après le retrait de ses forces du Sahel.
France : Le Tchad marque la fin de la présence militaire française au Sahel
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