Alors que l’intervention française est saluée de tous bords, sa poursuite qui vient d’être approuvée par le parlement malien place l’Hexagone dans une situation délicate. Le Mali se retrouve à la case départ toujours avec ce désaccord entre les rebelles touaregs et le pouvoir de Bamako, à la seule différence que la France y est désormais plus impliquée jamais.
L’opération Serval a paré au plus urgent, c’est-à-dire l’éviction des islamistes des villes du Nord du pays qu’ils occupaient. Mais le problème de fond, principalement la rébellion touareg, reste posée. Dans la foulée des armées française et tchadienne, l’armée malienne a repris ses marques dans le nord du pays alors que les contentieux des Touaregs du MNLA et de Bamako sont loin d’être réglés.
Selon le représentant en Europe du MNLA, Moussa Ag Assarid, l’armée malienne se livre à des exactions sur le territoire de l’Azawad. Son mouvement dénonce des exécutions sommaires, des tortures, des pillages dans le mépris des Droits de l’Homme et des conventions internationales humanitaires. Le responsable du MNLA affirme que les cibles de l’armée malienne sont les populations à peau claire, Touaregs, Arabes ou Peuls.
Paris et Bamako souhaitent organiser des élections en juillet prochain. L’espoir de voir ce scrutin réunifier le pays est mince. Les Touaregs annoncent déjà leur refus de participer à ces élections en l’absence d’un consensus politique avec les autorités de Bamako. La complexité de la situation est également ressentie en France, particulièrement parmi les élus de l’opposition.
Le maintien d’une présence française dans le pays est une évidence au vu de la situation actuelle et elle est déjà acceptée de toutes parts. Mais plusieurs élus français s’inquiètent des imprécisions sur les objectifs réels de cette force et du moment où leur mission pourrait être considérée comme accomplie.